Partenaire gouverneurDesjardins
les dernières

Nouvelles

Tête à tête avec Sébastien Toussaint – Personnalité du mois de juillet 2018

11 octobre 2018

Sébastien Toussaint, un réel ambassadeur pour notre région!

Atelier Unik-Art connaît une croissance absolument phénoménale. Ses « affaires de bois » sont connues partout à travers le monde. De son petit atelier à L'Isle-Verte, quand l'esprit créatif se mêle à une ingéniosité hors norme, Sébastien Toussaint fait rayonner la région aux quatre coins du globe par son audace et son originalité. Le web lui a permis de prendre son envol grâce à la vente en ligne, il est vite devenu la référence dans son domaine. « Ce qui fait le succès de ton travail, c'est l’harmonie et la complémentarité avec le monde qui t'entoure. » Sébastien Toussaint 

J’aimerais que tu me racontes comment tout ça a commencé!

J’ai littéralement grandi dans le bois! Mon grand-père était bucheron et mon père travaillait dans une shop de meubles. L’année de ma naissance, il est devenu sculpteur à son compte et j’ai donc évolué à même l’entreprise familiale. Je sortais de l’autobus et j’entrais dans l’atelier! À l’adolescence, j’ai choisi de m’orienter ailleurs, vers le graphisme. Puis à la fin de mes études, je suis revenu travailler dans l’entreprise « en attendant », et je n’en suis jamais ressorti!

Mon père sculptait des oiseaux dans un petit atelier qu’il avait installé dans le grenier de la maison. En 1976, il a décidé d’incorporer son entreprise pour élargir son équipe de travail qui se comptait sur les doigts d’une main à cette époque. Au début des années 80, plus d’une vingtaine d’employés travaillaient pour lui, on distribuait au Canada, aux États-Unis et en Europe. Puis, l’acquisition d’une entreprise de sérigraphie représentait sans doute pour lui la meilleure façon de m’amener à gravir les échelons jusqu’à ce qu’il soit prêt à me céder les rênes. La maladie a fait en sorte que les choses ont été plutôt précipitées, mais les 7 années suivantes, à tenir la machine à bout de bras au chevet de mon père, m’auront permis de réaliser que ce qui me passionne réellement, c’est le travail d’artisan, pas celui de bureau! C’est pourquoi j’ai préféré me départir de l’entreprise.

Mais, comme le dit le dicton, chassez le naturel et il revient au galop! Quelques années plus tard, j’ai entrepris les démarches pour démarrer ma propre entreprise à L’Isle-Verte. Atelier Unik-Art voyait le jour en 2009, alors que Facebook gagnait en popularité! J’ai commencé à m’intéresser à la plateforme pour en faire mon principal canal de communication. Les gens pensaient à tort que j’avais du temps à perdre pour y consacrer autant de temps, mais moi j’y voyais un réel investissement! De fil en aiguille, j’ai gagné en crédibilité et j’ai développé ma marque de commerce autour des « affaires de bois ».

Pourquoi avoir choisi d’élargir ton réseau de distribution à grande échelle?

Pour être honnête, ça a commencé par une phase de découragement! Quand j’ai lancé mon entreprise, je n’avais absolument rien; pas de produit, ni de client, ni même d’atelier! Durant les 4 premières années, je réinvestissais les moindres revenus gagnés pour du matériel et de l’équipement. Petit à petit, je me suis développé un réseau de contacts et grâce à Facebook, j’ai été approché par une plateforme américaine spécialisée dans le sur-mesure qui souhaitait vendre mes créations! J’ai été d’abord très flatté, mais surtout impressionné de constater le chemin parcouru et je me suis dit, pourquoi pas? C’est vraiment à partir de là que tout a déboulé à la vitesse grand v.

L’achat local occupe une place de choix dans tes valeurs et tes convictions. Explique-moi comment se situe ta relation avec l’achat en ligne versus la conception locale?

Le côté écologique est très important pour moi. La plupart de mes fournisseurs sont locaux, et ça me tient à cœur. Je pratique aussi la théorie du rond de l’eau. Je me fais un devoir de trouver près de moi, puis j’élargi tranquillement mon périmètre pour encourager local autant que faire se peut.

Tu t’inspires comment pour créer de nouveaux produits?

La plupart du temps, les idées me viennent quand je ne m’y en attends pas. Mon travail dans l’atelier est souvent routinier à cause de la production en série. Ça me garde l’esprit libre pour réfléchir à de nouvelles idées… Ça peut prendre des mois avant de développer un nouveau concept, mais j’ai toujours quelque chose dans le collimateur.

Tu es devenu un réel ambassadeur pour la région, en es-tu conscient?

Est-ce que j'en suis conscient? Sincèrement je ne me suis jamais posé la question. Rires. Mais assurément je me fais un devoir et un réel plaisir à promouvoir et à faire connaître le Bas-Saint-Laurent partout où mon travail va. Je crois aussi que tout est interrelié. Si le noyau est solide, tout autour s’en ressent. Quand l’économie locale est forte, l’impact est beaucoup plus grand. Je crois qu’il y a de la place pour tout le monde et qu’en tant que consommateur, l’important c’est d’utiliser notre pouvoir d’achat, mais notre cœur surtout!

L’avenir te dit quoi?

Il y a des jours où j’aurais envie de tout arrêter, et d’autres où j’ai des pensées mégalomanes! J’arrive quand même à trouver un bel équilibre entre les deux, mais je persiste à croire qu’il faut être un peu fou pour travailler à son compte. Les sacrifices sont énormes et ton corps se fait un devoir de te rappeler quand tu dépasses la limite du respectable! Rires. En même temps, je ne me vois pas faire autre chose, je n’ai jamais été aussi heureux!

Retour aux nouvelles